L'embouteillage de Manhattan || Glenn Aggles.

Et mer**! Mais quel sale temps!

Sur ces pensées si poétiques, Mado regarda par la large vitrine, qui s'étendait sur toute une face du bar dans lequel elle venait tout juste de rentrer, afin d'éviter l'averse de pluie qui l'attendait si elle venait à prendre l'air dehors. Ce qui serait nullement sa meilleure idée du moment. Non, là elle cherche quoi faire de son parapluie trempée -qui l'a à moitié protégée contre toute cette pluie.
Tant pis hein...
Les gouttes dégoulinant et tombant au sol, elle prit le petit ruban dont une des deux extrémités est cousu sur son parapluie et l'autre vêtue d'un scratche qui lui servit à empêcher à ce que son parapluie se déploie de nouveau, dans le bar. Ce bar...Elle ne le connaissait pas auparavant, mais elle y met, aujourd'hui les pieds, déjà afin de -réellement- se protéger de cette forte et incessante pluie, mais aussi parce que son ami Zachary lui avait donné rendez-vous ici même, il y a déjà 25min de cela. Mais ponctuelle (ironie), comme ses amis la connaisse, Mado arriva que bien après. Paraît-il que cette fois le taxi de Mado était coincé dans les embouteillages. Enfin quoiqu'il en soit l'heure avait déjà bien tournée, et à première vue son ami n'était pas là...ou tout simplement plus là.
Zachary A. Evans et Mado se sont rencontrés il y a déjà bien longtemps de ça. Quand Mado partait avec son père au Québec. C'est là-bas que Mado connu le p'tit bout d'choux qu'était Zachary étant enfant. Ils sont amis depuis leur plus tendre enfance, et depuis ils sont restés meilleurs amis. Mado...Ben, elle tient énormément à Zachary... Mais là, elle l'égorgerait bien! Pour une fois qu'elle fait l'effort de se déplacer dans Manhattan, qu'elle ne connaît vraiment pas! Zach' devait lui parler de son inscription à Roosevelt-university et de ses projets d'études peu semblables avec les précédentes idées qu'il se faisait sur son avenir.
Mado balaya du regard le bar...A moins qu'il soit caché en dessous d'une table -placée du côté vitrine, sûrement le coin faisant office de "restaurant"- chose qui est peu probable, c'est qu'il n'est définitivement plus là. Elle se dirigea vers le barman, qui essuyait de la vaisselle, un verre semble-t-il; pour avoir le coeur net, Zach' a-t-il au moins mis les pieds ici?

- Excusez-moi...Vous auriez pas vu un type, d'environs 1m75, aux yeux marrons-verts (c'est pas très discernable hein)...
Ne sachant plus vraiment comment finir sa description, elle laissa un petit silence, puis reprit :
- ...et...assez mignon?

- ...Je ne suis pas gay.
Répliqua le barman. Bon il est vrai qu'il a des airs un peu efféminés, et c'est d'ailleurs à ça qu'avait dû se baser Mado pour sortir une telle question, assez hésitante au départ, et taquinante à l'arrivée. Mais vu sa réponse assez directe (mais non froide), l'expérience, à faire face à cette remarque s'en ressentit.

- Hm, désolée, mais vous ne l'avez pas vu?

- Non...Désolé!

- Nan c'pas grave...
Déçue elle se retourna, et chercha à apercevoir une silhouette semblable à celle de Zach' à travers toutes ces larmes versées dehors; mais rien. Un long soupir l'envahit avant de s'échapper de ses lèvres. Elle regarda de nouveau la pièce, mais cette fois se fut dans le but de trouver une table de libre. Toutes les tables du côté de la vitrine étaient comblées. Le comptoir d'où elle s'était accoudée, en longueur égalait celle de la vitrine et s'arrêtait à un angle qui partait à la verticale, où une autre vitrine s'y trouvait, et donc d'autres tables.
Non, celle là est déjà prise par ce couple...Celle au fond non plus; pas envie de tenir compagnie à cette vieille dame. Et celle encore derrière...J'arrive pas bien à cerner; pfff, non laisse tomber Mad', j'doute que l'bonhomme te laisse s'asseoir à côté de son repas...
Et son regard parti de nouveau sur ce couple occupant les deux sièges...
Hm... Aucune mûre réflexion ne valait son silence; elle ne pensait plus, enfin elle ne s'entendait plus penser; ses yeux fixés sur ce couple s'aimant; et l'envie d'être à la place de la femme lui montait à la poitrine.

Le bar, se cassait encore en un angle, mais très petit. Elle se dégagea du comptoir, fit quelques petits pas, dont elle ne s'en rendit compte, et peina pour voir si la dernière table qui accumulait tout son espoir d'avoir un table à "elle", qu'elle y soit tranquille pour appeler son ami, mais...Zbaff! Une mèmère et son toutou s'y trouvaient! Elle fit demi-tour soupirant et commençant légèrement à être agacée, au comptoir. L'air de réfléchir, elle vibra!
Tiens, un message...Alors «Boite de réception des messages». Ahah, Zach'...«Désolé pour cet aprème, mais je ne peux pas venir. Figures toi que je suis bloqué dans les embouteillages! On remet ça à la semaine prochaine? Désolé vraiment, bon allez Zoubiii'x!!». Ben voyons...
Un sourire s'afficha sur son visage.

- Si j'étais vous, je sortirai pas par ce temps là.

- Hein? Ah oui...Euh ben j'vais vous prendre une Heineken. [une boisson]
Le barman avait deviné que la première pensée de Mado était de rentrer chez elle, si sa présence ici était inutile, mais bien sûr avec ce temps... Ses deux avant-bras se rejoignirent sur le comptoir et un soupir était à préméditer! Assise sur son petit tabouret; ses bras se soulevèrent et se fut ses coudes qu'elle posa; ses mains s'enlacèrent et le bas de son visage s'y reposa. La jeune femme tourna la tête à sa gauche et vu le premier couple qu'elle avait aperçu prêt à s'en aller. L'homme posa des billets sur une sorte d'assiette plate aux contours ressemblants à ceux d'un cendrier, où l'on peut distinguer la feuille d'addition; et la femme enfila son manteau. Tous deux se levèrent, tandis que le barman donna son verre à Mado.
- Merci.

- C'est moi.
Ca aurait été moi, ça aurait été la même hein...
Mado cessa de fixer le couple, baissa les yeux et regarda enfin le barman qu'elle avait remercié, très rapidement, puis regarda sa boisson. Elle but une gorgée, et regarda de nouveau à sa gauche. Un homme hilarant à haute voix lui fit tourner la tête à droite, d'un geste vif.
La discrétion, il doit pas connaître...
Et là...Professeur Aggles!. Glenn Aggles était assit juste à côté d'elle. Mais le visage baissé et apparemment très songeur il n'avait dû la remarquer.

Glenn... L'homme qui capte dernièrement toutes ses pensées. Mado a rencontré Glenn pour la première fois lors de l'une des expositions de photographies de ce dernier. Elle était restée en admiration face à toute cette splendeur, et avait déjà échangé quelques mots avec son nouvel idole. Quel talent, quelle beauté... Plus tard, elle revit cet homme entant qu'enseignant à Roosevelt-university; et ce n'est pas pour rien si elle s'est inscrite à ses cours! Ils se croisent régulièrement dans les couloirs, et Glenn ne manque pas d'interpeller Mlle Mayers pour lui parler de son dernier devoir, tout en sachant que la conversation, une fois entamée, ne se finira plus. Surtout qu'il envoûte Mado, tout simplement. Glenn est charmant, beau, intelligent et drôle, avec lui elle parle avec aisance, totalement à l'aise, tout thème peuvent être abordés...C'est le THE prof...c'est le The man...L'homme de ses pensées, ses fantasmes, son nom qu'elle a déjà inscrit sur l'un de ses cahiers de cours, mais qu'elle barra aussitôt. Bien oui...Marquer "Glenn Aggles " dans un coin du cahier d'Histoire c'est bien joli, mais bien irréel. C'est la raison pour laquelle elle fit de grandes rayures sur ce nom, et qu'elle ne l'a plus écrit depuis. Rêver c'est bien, mais ce n'est pas toujours bon. Mado n'ai pas amoureuse de son professeur, mais elle le désire, elle reste profondément attirée. Elle ne devrait pas, et c'est pour ça qu'elle refuse de s'attarder plus longtemps dessus; il est charmant, certes, mais rien est possible entre eux, et elle redoute l'idée qu'il la manipule...Elle reste méfiante, de peur d'avoir mal, et se détache encore plus de l'idée en se rappelant qu'il n'y a rien entre eux, rien de prévisible, simplement rien de visible. Mais... Il a quelque chose, elle le sent, il le dégage...peut-être juste du charme auquel elle s'est fait vulgairement embobiné. Ou peut-être...
Ce visage...Mr. Aggles...triste? Bon Mad' hein!
Prit d'un petit sursaut, elle se remit en mode ON, allez hop "on va à la table libre"! Elle prit son verre de la main droite et...S'arrêta nette!
Professeur..
Il lui tenu le poignet. Avait-il remarqué sa présence avant?
Sans pouvoir le regarder dans les yeux, elle se figea, le coeur battant, la respiration ne circulant plus qu'à sens unique.