♦ ...hum. C'est une blague ou... ? [PV Ethan]

Nous connaissons tous cette expression "il y a des jours avec et des jours sans", bien. Sauf qu'il y a des jours, où c'est ni l'un ni l'autre, ni avec, ni sans, donc avec ce qu'on pourrait appeler "un peu". Voilà ce qui correspondrait à la journée d'Orange jusqu'à présent, une "journée avec un peu".

Elle s'était réveillée ce jour là vers 7h. Son téléphone avait vibré, et la jeune femme s'était levée afin de lire le message en question. "Salut moi du futur! N'oublie pas, aujourd'hui, pas cours de la matinée".
Rappelez-moi, pourquoi ai-je écrit ce mémo ?
Car mis à part le fait qu'elle était légèrement, je dis bien légèrement, folle sur les bords, ce "message" était un signe évident de stupidité irrationnelle. Il faudrait qu'elle fasse quelque chose, et vite, sinon ça pourrait devenir grave.
Mais revenons à nos moutons, vous voulez bien ? Génial.
Donc, Orange, désespérée de n'avoir pu dormir plus, s'habilla, se lava, se coiffa, et sortit du bâtiment.

Il faisait encore nuit, l'hiver approchant à grand pas. Dans la rue, une foule de voitures verglacées klaxonnait pourtant à t'en vriller le tympan, mais aussi étonnant que cela puisse paraître, le charme de cette vision de la Grande Pomme la nuit n'en pâtissait pas. De plus, lorsqu'on vit à New-York, le vacarme extérieur n'est gênant que quelques semaines, le temps de s'habituer, et bientôt on ne s'en rend même plus compte.
La jeune étudiante parcourait donc les trottoirs de la ville, indifférente à son environnement, toute impliquée qu'elle était dans sa recherche du "quoi faire ?".
Quelques minutes plus tard, elle arriva sur le campus. Il ne devait pas être loin de huit heures, les cours ne devraient pas tarder à commencer. Lorsqu'un flot d'étudiants se pressa aux portes et s'engouffra dans les couloirs, Orange les suivit, sans trop savoir pourquoi.
A travers les couloirs dorénavant déserts, ses pas la menèrent à une salle vide, remplie d'ordinateurs. La Salle d'informatique. Elle n'y était jamais entrée, à part une fois deux ans plus tôt pour des devoirs. Sauf que ce jour-là, elle n'était pas seule comme aujourd'hui, ce qui fait qu'à l'époque elle avait moyennement apprécié, et n'y était plus revenue.
Aujourd'hui était différent. Elle n'avait rien à faire...
C'est ainsi que la jolie rousse s'assit devant l'ordinateur le plus proche, l'alluma, entra ses mots de passe, plus se mit à flâner à travers le net, sans réel but.
Deux minutes ou une heure plus tard, elle avait perdu la notion du temps, des pas se firent entendre dans le couloir. Rien de bien alarmant, la sonnerie devait avoir retenti, mais lorsque ce bruit se rapprocha, l'attention d'Orange se détacha de l'écran pour se fixer sur la porte.

La personne qui s'était rapproché était un jeune homme, à peine plus âgé qu'elle. Il était surveillant, ça elle le savait pour l'avoir croisé à de nombreuses reprises ces dernières années, sans pour autant faire attention à lui. Quant à son nom, elle ne le connaissait pas.
Orange se surprit à s'interroger à propos de son attitude.
Tous les pions sont, normalement, soit sadiques, sévères, heureux de pouvoir prendre un élève en flagrant délit, soit sympathiques drôles, compatissants. Telle était du moins l'image que la jolie rousse s'était forgée au fil du temps.
Lui était... différent. Il avait l'air blasé de celui qui vit et revit sans cesse les mêmes choses, qui déprime peut-être aussi ?

- T’es pas en cours toi ?

Et affable en plus. Avec un petit air de "jemenfoutisme".
Il balança cette phrase comme ça, sans prendre la peine de regarder son interlocutrice.
Ça fait toujours plaisir...

- Comme tu le vois, non. Et avant que tu ne me poses la question, non je ne sèche pas, je n'ai juste pas cours de la matinée, donc je tue le temps.

Des tas de phrases avaient surgis dans son esprit à la place de celle-ci, certaines trop simples, certaines trop... trop, et certaines vraiment désagréables voire impolies. Mais préférant ne pas s'attirer d'ennuis, après tout elle ne le connaissait pas ce type il pouvait très bien lui coller une colle ou un truc dans le genre pour cause d'insolence, elle préféra se contenter d'une réponse avec un ton aussi lassé que celui utilisé dans la question.

A ce stade, elle pouvait considérer la conversation comme terminée. De toute façon, vu l'entrain manifesté par le surveillant quant à la présence de la jeune femme, on ne pouvait espérer qu'il tacherait dans savoir plus.
C'est ainsi qu'Orange se détourna pour reporter son attention sur l'écran d'ordinateur. Par ailleurs devenu tout bleu.
Nul juron ne s'échappa de sa bouche, l'étudiante se contenta de poser ses coudes sur le bureau, et de positionner ses mains sur son visage à la manière d'un masque, avant de les remonter vers son front puis de les laisser couler dans ses cheveux pour les faire revenir à leur place initiale, soit sur ses genoux. Tout ça en lâchant un soupir sonore d'une élégance rare.

Entre temps, l'écran s'était assombri, passant d'un bleu criard à un noir de mort.
L'informatique, ça craint.

Il s’était avéré que la personne était une fille, étudiante sûrement, qui n’avait pas l’air très heureuse de le voir. Ou plutôt… dérangée par sa présence.
En tout cas, même s’il ne prit pas le temps de la regarder attentivement, il constata qu’elle était assez jolie.
Qu’elle soit en train de sécher ou non, il n’en avait que faire et par conséquent ne s’attarda pas sur le sujet, reportant son attention sur ce qu’il devait faire.

- Comme tu le vois, non. Et avant que tu ne me poses la question, non je ne sèche pas, je n'ai juste pas cours de la matinée, donc je tue le temps.

Il sourit par la réponse sarcastique de la jeune femme. Qu’elle ait répondu ou non, cela n’avait pas trop d’importance dans l’esprit d’Ethan. Mais bon, au moins, elle était polie. Pas comme lui…
Il s’avança et alluma un ordinateur, situé à quelques postes de la jeune fille. Il n’avait tellement rien à faire qu’on lui avait donné la tâche d’informaticien. Super. Au moins, au lieu de batailler contre les étudiants récalcitrants, il bataillait avec l’informatique.

- T’aurais du rester chez toi… Dormir un peu plus quoi.

Et le voilà qui tapait la conversation avec l’étudiante qui devait sûrement en avoir rien à faire. Enfin, au moins ça l’occupait. Et puis, il n’y avait pas de mal à parler avec des élèves, surtout quand ceux-là s’ennuyait à mort dans les salles d’informatique.
Jetant un coup d’œil sur l’écran de la jeune femme, il ne put réprimer un sourire. L’université était peut être très bien réputée, les ordinateurs étaient tout sauf de bonne qualité. Et puis, le réseau de Roosevelt avait souvent tendance à compliquer la chose, et c’était presque peine perdue pour s’y retrouver.

- Oh. Le tien aussi a un problème ? Foutue informatique.

Il ne prit même pas le temps de s’asseoir sur la chaise et lança l’anti-virus. Pendant que l’ordinateur chargeait, il fit le tour de la pièce, pour satisfaire les patrons. C’est sur que s’il y avait des deals de drogue dans l’établissement, les élèves cacheraient leur pactole dans une unité centrale. Mais oui bien sur… Non mais qu’est-ce qu’on ferait pas maintenant, pour la « sécurité »…

[ Sorry, c'est nul TT ]

- T’aurais du rester chez toi… Dormir un peu plus quoi.

Eh bah, on en apprend tous les jours.
Le surveillant pouvait se montrer aimable, ou au moins sociable c'était déjà ça.
Puis le poids de ce qu'il venait de dire frappa Orange. Dormir... ?
C'est vrai ça, pourquoi n'avait-elle tout simplement pas éteint le réveil pour se recoucher ensuite ? La simple idée de se rendormir ne l'avait même pas effleuré. Pauvre cruche.

- J'étais réveillée donc je me suis levée, la routine quotidienne me contamine, je n'ai même pas pensé à me recoucher...

Cool sa vie, non ? De toute façon, elle n'a jamais été experte en ce qui concernait les conversations orales, ne sachant jamais où s'arrêter de parler, avec quel ton etc.

- Oh. Le tien aussi a un problème ? Foutue informatique.

Elle ne répondit rien, se contentant d'un vague hochement de tête.
Voir le gars se lever et faire le tour de la pièce la fit se sentir mal à l'aise, elle l'étudiante qui restait assise. Comme si elle était en position d'infériorité... Y a des fois tu te demandes comment tu en arrives à penser ça.
Mais le fait était là, c'est pourquoi elle se leva, délaissant son ordinateur désormais inutile et s'appuya contre le table tout en faisant jouer ses ongles sur le bois, les yeux dans le vague.

Le silence persista, presque lourd au bout d'une minute.
Elle sentait qu'elle devait dire quelque chose mais ne savait pas quoi.

- Hm... D'ailleurs, qui es-tu ?

SBAF.
Elle aurait pu dire "Comment tu t'appelles" à la manière des enfants de maternelle que ça aurait été pareil. Bon sang mais comment... Bon, ce qui est fait est fait, on verra bien où cette question plus que ridicule la mènera.*

Oh. Tiens.
Un miracle serait-il possible ?
Il lui semble bien avoir vu un flash sur l'ordinateur qu'elle croyait mort...


[dis pas n'importe quoi le tien est super, c'est moi qui... -_-']